Une bonne décision et de l’espoir pour les dialysés du Burkina
« C’est une décision qu’attendaient depuis longtemps les personnes sous dialyse », affirme le Pr Albert Ouédraogo, président de l’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux.
D’ici la fin du premier trimestre 2024, la transplantation rénale devrait pouvoir se faire au Burkina, selon le ministre en charge de la santé et de l’hygiène publique, Robert Kargougou, à la sortie du conseil des ministres du 9 août 2023. Une décision que le président de l’Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux (ABUDIR), le Pr Albert Ouédraogo, a qualifié de salutaire au micro de Lefaso.net.
Pr Albert Ouédraogo (AO) : C’est une décision qui nous réjouit et qu’attendaient depuis longtemps les personnes dialysées et tous ceux qui souffrent de la maladie rénale au Burkina. Nous saluons la décision et nous encourageons les nouvelles autorités à continuer dans ce sens. Cela sera presqu’une grande première dans la sous-région. Parce qu’en dehors de la Côte d’Ivoire, il n’y a plus d’autres pays de la sous-région où il est pratiqué la transplantation rénale. Donc cette décision du conseil des ministres fait le bonheur de ceux qui sont dans l’attente et qui n’ont pas les grands moyens qu’il faut pour aller à l’extérieur. Aller à l’extérieur s’évalue à coups de vingtaines de millions et tout le monde n’a pas ces moyens pour s’offrir ce luxe.
Lefaso.net : Le gouvernement annonce aussi que la première transplantation rénale pourrait avoir lieu d’ici le premier trimestre de l’année 2024.
(AO): Il n’y a pas de raison de douter de la parole du ministre de la santé parce qu’il sait très bien de quoi il parle et puis il maîtrise son dossier. Nous avons été associés aux travaux préliminaires et moi je n’ai aucun doute quant aux échéances qu’il a données.
Lefaso.net: On parle d’un nombre d’environ 20 000 personnes en attente. Est-ce que c’est un chiffre réel ?
(AO): Pour l’instant, on en est à 20 000. Il y en a peut-être même plus. Parce qu’il faut être sûr que si la question est résolue et que la transplantation se fait avec efficacité, mêmes nos médecins risquent d’être débordés. Parce que ça ne sera pas simplement les malades du Burkina qui seront soignés, ceux de la sous-région viendront. Alors que vous savez que la maladie de l’insuffisance rénale chronique est devenue endémique et beaucoup de personnes en souffrent dans le silence, parfois sans le savoir. Je voudrais vraiment encourager les autorités de la transition qui prolongent les actions menées par leurs prédécesseurs, notamment au niveau de la santé. Parce que c’est un travail tout à fait salutaire et nous ne pouvons que nous en réjouir et les encourager à continuer dans ce sens.
Propos recueillis par YZ de Lefaso.net